Astuce

Astuce - Régler les conflits grâce au jeu des 3 figures

6-10
ENSEMBLE

Un jeu de rôle

Le jeu des 3 figures a été développé en 2007 par le psychiatre Serge Tisseron pour prévenir la violence en milieu scolaire. Notre activité s'inspire de son approche innovante pour développer l'empathie en classes maternelles notamment, et pour résoudre les conflits éventuels à l'école. Le jeu des trois figures est un excellent outil de prévention de la violence et a été adopté par de nombreux enseignants leur permettant ainsi de trouver des solutions simples face à des problèmes.

Le jeu des trois personnages est un jeu d'observation, d'écoute et de fantaisie. Il permet de prendre en compte les sentiments de l'autre, de savoir les nommer et de comprendre que l'on peut ressentir plusieurs émotions en même temps.

Le but du jeu

Le Jeu des trois figures, également connu sous le nom de J3F, est un jeu théâtral. C'est une recherche-action recommandée par l'Académie des sciences et la Direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO). L'objectif ? Créer de l'empathie et prévenir la violence en permettant aux enfants d'incarner trois personnages : l'agresseur, la victime et le sauveteur.


Jouer au jeu des trois figures aide les enfants à prendre du recul et à se mettre à la place des autres. Il les aide également à développer leur esprit critique et à résoudre les conflits de manière pacifique. De plus, le jeu peut aider les enfants à apprendre de nouvelles compétences et à améliorer leur vocabulaire. Enfin, le jeu des trois figures est une activité amusante et intéressante qui sensibilise les enfants à faire appel à l'adulte pour résoudre les conflits dans la cour de récréation.

Non seulement un apprentissage, mais...

Le jeu des trois figures n’est pas un simple exercice d’apprentissage. C’est l’occasion de provoquer la réémergence des expériences intenses qui entraînent des changements permanents. C'est un jeu qui peut être libérateur sur le plan émotionnel et souvent une activité appréciée par les élèves.

Qui est Serge Tisseron ?

Serge Tisseron

En 2007 et 2008, Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, a mené une étude sur l'efficacité du jeu des trois figures à l'école maternelle pour prévenir la violence et le harcèlement scolaire. Grâce au succès de son étude, les écoles primaires, les collèges et les hôpitaux de jour proposent désormais cette activité.


Serge Tisseron est un docteur en psychologie, psychiatre et psychanalyste français spécialisé dans les effets des nouveaux médias sur les enfants et les adolescents. Il est également l'auteur de plusieurs livres sur le sujet, dont "Les écrans et moi - L'essentiel pour un usage responsable" et "L'empathie au coeur du jeu social". M. Tisseron est également le créateur de "3-6-9-12", pour apprivoiser les écrans", un programme éducatif qui vise à aider les enfants à développer leur empathie par le jeu.

Un dispositif efficace contre le harcèlement scolaire

Formation du jeu des trois figures de Serge Tisseron

Le jeu des trois figures est comme un jeu de rôle. C'est un moyen efficace pour les enfants d'apprendre à faire face au harcèlement. En jouant à ce jeu, les enfants sont capables d'endosser différents rôles et de voir la situation sous différents angles. Cela les aide à comprendre les sentiments des autres et à développer leur empathie. En outre, les jeunes ont l'occasion d'apprendre à agir comme redresseur de torts s'ils sont témoins d'un acte de violence.

Pourquoi 3 figures ?

Dans ce jeu, il est important que 3 types de personnages se confrontent. Il y a :

  • le Persécuteur,

  • la Victime

  • une Tierce personne

Cette dernière personne est importante, c'est quelqu'un qui peut être un témoin, le sauveur ou le redresseur de tort.  Cela permet d'avoir vraiment 3 points de vue différents dont un qui sera neutre.

Comment jouer au jeu des trois figures

1. L'animateur invite au jeu

"Venez les enfants : imaginez avec moi que nous sommes au théâtre. Au théâtre, on peut être qui on veut, et prétendre que tout est possible. Nous allons imiter une scène et en apprendre plus sur l'empathie. Et enfin, souvenez-vous qu'au théâtre les garçons peuvent jouer les filles et vice versa."

Cette phrase doit être répétée aux enfants chaque fois qu'ils commencent une nouvelle partie du jeu, jusqu'à ce qu'ils l'aient assimilé. Elle est similaire à la façon dont les histoires célèbres commencent toujours par une phrase d'ouverture emblématique. : « Il était une fois… ». Cela leur permet de rentrer dans le jeu de rôle.

2. La création de la scène

"Pour ce faire, nous allons inventer ensemble un petit récit et en discuter à partir d'images que vous avez vues dans la rue, à la télévision, au théâtre ou ailleurs. Alors, y a-t-il des images dont vous aimeriez parler ?"

Il est important de commencer par les images que les enfants ont vues, car ils ne sont pas les seuls à les avoir vues. Cela permet une discussion sur les images qui est sûre et ouverte, sans invoquer des situations familiales qui n'ont pas leur place à l'école. De plus, discuter des images que les enfants ont vues peut aider à mobiliser d'importantes décharges sensorielles et émotionnelles.

C'est particulièrement important pour les enfants qui ont été exposés à une surconsommation d'images sans avoir d'espace pour en parler avec un adulte. J3F offre aux enfants un espace sûr pour discuter des images qu'ils ont vues et pour exprimer leurs sentiments vis-à-vis de ces dernières. Ce moment stimule également la capacité d'expression orale des enfants et leur socialisation, car chaque enfant prend la parole à tour de rôle. Si les enfants suggèrent trop de sujets différents, l’enseignant doit les faire voter. Et enfin, si l’histoire devient trop longue, il peut leur dire : « Quelle est l'action principale que vous voulez jouer dans cette histoire ? » 

3. La décontextualisation

L’enseignant décontextualise l'histoire inventée pour accompagner les enfants dans la mise en place d'une scène qui leur fera tirer des valeurs morales et de faire des réflexions novatrices.


L'enseignant décontextualise l'histoire inventée pour les aider à mettre en place une scène qui leur fera tirer des valeurs morales. En réduisant la situation choisie par le groupe à un "squelette narratif", l'enseignant aide les enfants à mieux comprendre et traiter l'événement. Ce faisant, l'enseignant permet aux enfants de construire leur propre histoire, basée sur leurs propres expériences et leur compréhension. Cela permet aux enfants de mieux s'identifier aux personnages et aux événements, et d'en tirer des enseignements. Cette histoire devient alors un outil permettant aux enfants de s'approprier l'événement.

4. Maintenant : jouons !

"Maintenant on va jouer, et rappelez-vous que chaque participant doit jouer tous les rôles à tour de rôle. Alors, qui veut jouer le rôle de... ? Qui voudrait être... ? Et qui sera... ?"

Une fois l'histoire construite, l'enseignant demande quels enfants ont envie de jouer. Il est important d'insister sur le fait que chaque participant doit incarner tous les rôles. Le point central de cette expérience est le changement de rôle que chaque enfant va vivre. Cela leur donne l'occasion de s'ouvrir émotionnellement à des postures dont ils avaient peut-être peur ou auxquelles ils n'avaient pas accès auparavant.

L'enseignant demande ensuite aux enfants de résumer l'histoire, les actions et les dialogues, en les aidant si nécessaire. L'enseignant demande ensuite aux enfants de résumer l'histoire, les actions et les dialogues, en les aidant si nécessaire. Ce n'est qu'ensuite que le jeu proprement dit commence. Chaque enfant doit désigner son rôle avant de jouer. Cette désignation doit être répétée chaque fois qu'il y a un changement de rôle. Ensuite, la séquence est jouée, et l'enseignant doit s'assurer que les actions et les textes décidés sont réalisés simultanément. Si un enfant a des difficultés à le faire, la scène doit être recommencée depuis le début.

Veiller à soutenir ceux qui ont de la peine

Certains enfants, en revanche, sont capables de résumer une situation à l'avance et de discuter de ce qu'ils ont fait par la suite, mais ils ont du mal à mettre des mots sur leurs gestes pendant le jeu. C'est comme si leur corps fonctionnait selon une autre logique. Lorsqu'ils sont assis, ils parlent à merveille, mais dès qu'ils commencent à exécuter une action, il semble que seul leur corps soit là, comme s'ils étaient dans un état mental dissocié. C'est pourquoi il est essentiel que les formateurs exigent des enfants qu'ils expriment leurs actions par des mots afin d'intégrer leur motricité sensorielle et le développement du langage.

5. Applaudissements s'il vous plaît !

Après chaque tour exécuté du scénario tout le monde est invité à applaudir les participants, eux-mêmes incluent.

Cet instant de gratification joue un rôle pivot dans le jeu des 3 figures. Par ailleurs, il ne faut jamais demander aux enfants comment ils ont ressenti le jeu ou ce qu'ils en pensent. Et ne jamais inviter personnellement un enfant à parler de ce qu'il a ressenti en jouant. Ce sont deux directives essentielles de J3F.

En revanche, si un enfant souhaite partager quelque chose concernant son expérience du jeu, qu'elle soit positive ou négative, il ne doit pas non plus être empêché de le faire tant que la conversation ne concerne que lui-même et personne d'autre.


Tout le processus est important : réfléchir aux scènes, les écrire ensemble en réfléchissant à un scénario qui ait du sens, se mettre physiquement et émotionnellement dans la peau d'un personnage qui parfois correspond à qui nous sommes et parfois non. Tout cela permet de structurer la pensée et d'amener les enfants à prendre conscience de ce que l'on ressent en fonction de son statut. En incitant les enfants à prendre du recul, les enseignants ont une meilleure chance d'avoir un réel impact sur la prévention de la violence et ce dès les classes maternelles.

Peut-on jouer au jeu des trois figures à la maison ?

Les principes de ce jeu restent accessibles à tous si cela semble nécessaire pour les parents d'aider les enfants à prendre conscience d'une situation dont ils sont victimes ou qu'ils imposent à un autre enfant. Cela peut aussi aider les témoins de ces scènes car être redresseur de torts est un rôle délicat : on a parfois envie de rester en retrait d'une situation même si elle semble injuste car on ne sait pas comment prendre partie. Cela peut vraiment aider de jouer les scènes à la maison.

Dans le même esprit

scroll
Livres & Jeux
20 MIN

Jeu de la riposte

Le jeu de la riposte : l'arme bienveillante contre le harcèlement Le harcèlement scolaire est un sujet sensible. En tant...
Dossier

Développer le sens de l'empathie à 8-10 ans

Les enfants rentrent désormais dans une phase où les autres ont beaucoup d'influence sur le développement. Nous perdons un peu plus le monopole de...
Astuce

L'arc-en-ciel des conflits

Il est tout à fait normal que les enfants se disputent de temps en temps avec d'autres personnes. En réalité, c'est même une facette importante de...