Le costume de parent est un costume étrange, rarement sur mesure et qui demande de nombreux raccords et ajustements. Il évolue en fonction des besoins de l’enfant, de son âge et des besoins du parent.
Certains d’entre nous improvisent tout du long, d’autres stratégisent. On pense parfois devoir être tel type de parent ou tel autre en fonction de sa propre éducation (on veut faire pareil que nos parents ou tout le contraire) ou encore en fonction des valeurs que l’on désire transmettre à nos graines d’adultes.
Le plus drôle est bien sûr que tous ces facteurs peuvent être contradictoires. Bah voui sinon ce ne serait pas drôle hein !
Il existe bien des éducations. Certaines dites positives, sévères ou encore libres par exemple mais la plupart du temps c’est juste un mélange de tout cela.
Il arrive qu’alors s’être si souvent imaginée mère aux joues encore enfarinées, enjouée à l’idée de lire la troisième histoire du soir après avoir sculpté toutes les princesses Disney en pâte à modeler et mis 2 gâteaux au four que finalement …. Ce ne soit pas du tout nous ! Ou encore que, s’étant imaginé père sévère et craint, nous nous découvrions en fait l’autorité d’une palourde et plus souvent s’ébrouant sur le tapis avec les enfants comme un labrador le ferait avec ses petits.
La réalité est que nous découvrons en route le genre de parent que nous sommes. Que dans la majorité des cas, nous parents, ne sachions pas ou mettre le curseur. Après avoir crié et/ou puni on culpabilise. Après avoir cédé on culpabilise. Alors zut il est où le juste milieu ? Ca consiste en quoi exactement être parent ?
Le plus évident
Etant donnée qu’un bébé laissé seul a une durée de vie moindre que celle du basilic, le premier rôle du parent est de le maintenir en vie. De prendre soin de lui. Le nourrir, le changer, être attentif a ses pleurs, ses réveils, ses repas, l’aspect de ce qui se trouve dans sa couche, son sommeil en bref nous appellerons ce premier rôle celui du «maître Tamagotchi».
Le tout premier filtre
Lorsque nous devenons parents, nous créons une bulle protectrice entre notre petite famille et le reste du monde. On l’éduque et on lui raconte une version un peu édulcorée de ce monde (les gentils gagnent toujours à la fin pour n’en citer qu’un) et cela suffit puisque nous sommes LE référent. Nous sommes le tout premier filtre et conserverons un temps ce pouvoir. Il s’agit de la phase de préservation. Nous sommes le premier SAS entre le ventre qui l’a porté et ce monde.
Qu’il découvre qui il est au delà de nous
Vient ensuite ce moment où l’enfant remet en question ce que nous lui disons, notre façon de penser, ce que nous sommes, parfois ! Le moment est arrivé ; notre tout-petit est devenu un être à part entière. Indépendant, il commence à chercher sa vérité bien au-delà des frontières de notre esprit à nous.
Tel Néo dans la matrice, il vient de se libérer. Mais notre rôle de parent n’en devient pas pour autant moins important ! Ne se résumant pas à faire entrer NOTRE savoir dans SA tête mais a faire de lui un être indépendant, nous revient alors d’accepter qu’il n’ait pas les mêmes intérêts, envies et avis que nous.
Encouragez le a partir cueillir son propre savoir, découvrir ce qui l’entoure et ce qu’il aime. Découvrir qui il est bien au-delà de nous. Afin qu’il appréhende au mieux son monde et puisse y trouver sa place. C’est une phase passionnante qui commence alors pour nous parents : faire de lui un penseur libre, un être éveillé !
Celui qui frustre
Le parent est le premier a dire : NON ! Et pas seulement pour des raisons de sécurité, comme lorsque le parent refuse injustement que son enfant mette le doigt dans les prises électriques ou encore qu’il ne déguste le chewing-gum collé sous la table basse de la salle d’attente du médecin mais aussi pour lui indiquer les bons choix a suivre (pas de deuxième yaourt, on ne sort pas en culotte etc.) bref il doit apprendre qu’il ne fait pas toujours ce qu’il veut. Apprendre a gérer la frustration est non seulement importante pour les conventions sociales mais également pour son bien-être. Si l’enfant n’apprend pas la frustration alors il devient esclave de son émotion immédiate.
L’amour
Oui il était temps d’en arriver à … l’amour bien sûr. Un amour vrai qui n’est pas possession car nous ne les faisons pas pour nous. Un amour qui n’est pas projection car nous ne les faisons pas pour qu’ils soient des mini nous mais bien des êtres à part entière. L’amour, bien sûr, parce que ces petits bâtons de surimi sont juste nos trésors.
Pour conclure
L’éducation est une recette de grand-mère dans laquelle vous trouverez quelques doutes et beaucoup de culpabilité mêlés à de l’amour et aux valeurs transmises qui accompagneront nos enfants toute leurs vies et constituent notre plus grand héritage (respect, liberté, goût du travail, bonté, bienveillance, honnêteté, engagement ou encore discipline par exemple). Et vous savez quoi ? Si il n’y a ni doutes ni culpabilités alors c’est indigeste.
Un parent n’est jamais parfait. Ne partage pas toujours le même sang. N’est pas toujours deux. Il peut arriver qu’il aime une personne du même sexe ou encore n’aime pas la luge. Un parent peut être si anxieux que, même l’enfant devenu adulte, il passe une grande partie de sa vie a l’imaginer ligoté dans un coffre de voiture si il n’est pas appelé deux fois/jour. Ou tout le contraire, celui/celle qui laisse sa progéniture aller chercher le pain à la boulangerie seul/e à huit ans, fier/e de sa débrouillardise. Le parent est celui/celle qui aime et prépare son enfant au chemin. Tout du long.
