Avis d'expert

Le top 5 des angoisses de parents avant l'entrée en maternelle

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6 MIN
Votre enfant rentre à l'école : c'est un petit pas pour l'humanité mais un grand pas pour vous en tant que parent (certes pour l'enfant aussi mais encore plus pour le parent). Bien entendu comme depuis leur naissance, on s'inquiète ; on culpabilise ; on angoisse. Voici donc les 5 angoisses de parents les plus récurrentes face à l'entrée à l'école de leurs enfants et surtout des réponses sur la manière d'y faire face.

1. Comment faire si mon enfant a besoin de moi ?

Évidemment que les enfants ont besoin de leur parent  ! J’en connais qui à 44 ans appellent toujours leur Maman quand ils sont malades ou leur Papa s’ils ont besoin de monter une armoire…. Mais en réalité, ce ne serait pas mieux qu’ils s’en sortent un peu sans vous ? Et puis, tout le reste du temps, en dehors de l’école, vous serez là. Vous n'arrêtez pas d'être parent parce qu'ils ont désormais quelqu'un qu'ils appellent maîtresse dans leur vie. Ils auront besoin de vous et, comme vous n'êtes pas là, ils vont se débrouiller. C'est une bonne chose car cela va leur donner des ailes et les obliger à être créatifs et malins pour s'en sortir. 

2. Et s’il se fait attaquer par un camarade ?

C'est le risque du métier : votre enfant risque de se faire bousculer, insulter, voire pire. Il peut même être l'agresseur lui-même. C'est terrible l'école. Là encore, c'est une super nouvelle car les conséquences sont rarement dramatiques à cet âge-là et cela permet de mettre en place des bonnes bases.
  • La première chose à faire c'est de créer un climat de confiance autour de ce sujet : les enfants doivent se sentir écoutés et comprendre qu'on ne les juge pas. C'est essentiel pour l'avenir : quand ils se sentent agressés, mal à l'aise ou même s'ils ont dit ou fait des choses et qu'ils le regrettent, c'est important de savoir qu'à la maison ils peuvent communiquer sur le sujet. Garder cela enfoui est ce qu'il y a de plus néfaste.
  • Ensuite, on n'intervient surtout pas. Evidemment, on a envie d'aller casser la figure à ce petit c*%&$, mais cela pourrait affecter la confiance que nos enfant ont en eux. Ils verraient cela comme un message qui dit "tu ne peux te défendre seul". En plus, dès que l'on sera absent, l'agresseur risque de recommencer.
  • Cela amène donc au dernier point qui consiste à les équiper pour se défendre. D'abord, on leur apprend à dire NON. Il ne s'agit pas d'un non d'opposition qu'ils connaissent bien et utilisent fréquemment pour refuser de manger leurs légumes ou de mettre leurs chaussures mais il s'agit bien d'un non pour mettre des limites, expliquer à l'autre que l'on n'accepte pas ce qu'il nous fait subir. Cela a l'air simple mais c'est très loin d'être évident pour beaucoup d'enfants. Ensuite, on s’entraine en faisant des petits jeux de rôle : si quelqu’un te pique ta balle, tu fais quoi ? Si on te tape ? Si je te traite de Mouette, tu me réponds quoi ?  On fait évidemment cela sur le ton de l’humour sans dramatiser.

3. Et s’il n’ose pas demander pour aller aux toilettes ?

S’il n’ose pas demander, il aura un accident ! Action. Réaction.

Ce n’est pas grave et ça arrive à tout le monde. Par la suite, il finira par comprendre qu’il vaut mieux demander. Le tout est d’éviter qu’il se constipe parce qu’il n’ose pas demander mais c’est comme tout avec les enfants : si vous en faites une obsession, il va se stresser également et cela risque d’aggraver le problème. Alors on évite de lui dire 50 fois « Si tu dois faire caca, tu demandes à la maitresse, hein ? ».  On lui dit une fois et on le laisse gérer. En matière de propreté, il y a des progrès et des régressions, c’est tout à fait normal et les maîtresses le savent : évidemment, ce n’est pas à l’école d’initier le processus (car il y a, entre autres, plusieurs dizaines d'enfants à gérer ) d’où la nécessité d’être quand même un peu rentré dans le vif du sujet à la maison. Sachez qu'à l’école les enfants vont procéder par imitation et se réguler petit à petit même s'il y a quelques accidents au début.

4. Et s’il ne mange pas à midi ?

 Dans la plupart des cas, les repas se passent mieux à l’école qu’à la maison… Les enfants vont préférer se fondre dans le moule et manger sans moufter plutôt que de se faire remarquer. Et souvent, les enfants ne se laissent pas non plus mourir de faim. En revanche il ne faut pas essayer de compenser : s’ils ne mangent pas le premier jour, on ne va pas leur donner deux fois plus de goûters en rentrant pour compenser. On garde un rythme normal et s’ils mangent moins à l’école, ce n’est pas la fin du monde tant qu’ils continuent de se développer en bonne santé !

5. Et s’il arrive moins bien que les autres ? 

C’est certain tous les enfants ne réussissent pas de la même manière. Il est d’abord important de ne pas placer l’école maternelle sous le signe de la compétition : on explique que l’on est tous différents, que l’on apprend pour progresser soi-même, pas pour battre les autres. Alors certes, cela peut parfois être compliqué parce qu'à 4 ans, on aime gagner. Pour aider, on peut jouer à des jeux collaboratifs qui vont favoriser la coopération. On valorise leurs efforts plus que les résultats : par exemple, les dessins des enfants sont rarement très beaux, soyons honnêtes, en revanche on peut souligner les efforts, se pâmer devant l’histoire que le dessin raconte, bref les aider à être plus confiants. On évite la comparaison. 
 
Cependant restez à l’écoute des enseignants, observez vos enfants. Si on leur découvre un retard par rapport à la normal (par exemple une dyspraxie, une hyperactivité, etc.), ce sera certainement une épreuve mais ce n’est pas en leur évitant d’aller à l’école que l’on va leur éviter de souffrir face à ces difficultés, au contraire. L’école va parfois permettre de mettre cela en exergue à temps pour pouvoir agir à temps et équiper l’enfant. Les difficultés et les handicaps peuvent s'avérer révélateurs pour soi-même mais également pour les autres. Cela peut également amener les enfants à se dépasser. Être différent, ne signifie pas être plus mauvais.
 
Alors vous voyez, il ne peut rien arriver de terrible à votre enfant. Alors on attrape son sac et zou ! En route pour l’école !!

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