Avis d'expert

Rendre mon enfant propre : difficile ?

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7 MIN

Je veux rendre mon enfant propre, mais c’est difficile.” Voilà une phrase bien courante dans les discussions de parents, inquiets de savoir à quel moment leur petit bout enlèvera enfin ses couches. L’acquisition de la propreté fait partie des sujets qui questionnent le plus. Comment aider son enfant à devenir autonome, à aller sur le pot, puis aux toilettes sans créer de blocages pour faire pipi ou caca ?

C’est parti pour quelques explications : 1,2,3 on y va !

Comment savoir si mon enfant est prêt pour le pot ?

Mettre des couches… Transporter son sac à langer partout où l’on va…

Depuis des mois et des mois…

Vous commencez à languir le moment où vous donnerez enfin les dernières couches-culottes au petit dernier de votre meilleure amie ?

L’acquisition de la propreté représente une étape essentielle et le passage des couches jusqu’au pot nécessite parfois de la patience pour les parents. Comment bien s’y prendre et comment savoir si mon enfant est prêt ?

Petite étude des sphincters

Peut-être avez-vous déjà entendu dire qu’il est possible d’enlever les couches quand votre petit peut monter les escaliers ?

En effet, la propreté dépend en grande partie de la capacité musculaire des enfants. La maturité des sphincters entre en jeu et la maîtrise de ces muscles se fait progressivement : alors, patience !

LE SAVIEZ-VOUS ?

Il existe deux sphincters :

  • le sphincter anal, dont on devine facilement la fonction principale. C’est le muscle de l’anus.
  • le sphincter vésical, qui est le muscle permettant le contrôle de la vessie.

Chacun fonctionne soit indépendamment, soit en même temps. Lorsque l’enfant devient autonome, son cerveau est capable de gérer ces muscles, qui sont devenus assez forts pour fonctionner et pour dire STOP aux fuites en tous genres. La maturité du système nerveux a donc un rôle clef pour l’arrêt des couches. Bonne nouvelle ? Oui ! L’acquisition de la propreté ne dépend pas uniquement de nous, parents. OUF !

À savoir : notre enfant n’est pas responsable de l’ouverture ou de la fermeture de ces muscles essentiels. La propreté est un processus naturel, dépendant d’une acquisition psychomotrice.

Super ! Nous pouvons faire abstraction des réflexions parfois malvenues de notre entourage et laisser notre enfant aller vers la propreté de manière spontanée.

1,2,3 paramètres

Concrètement, comment ça marche ? Il y a trois dimensions essentielles à prendre en compte pour enfin passer des couches au pot :

Sur le plan physique, nos petits doivent sentir la sensation de pression exercée sur leurs sphincters. S'ils sont assez matures, ils peuvent contrôler l’ouverture ou la fermeture des muscles. Sinon, on continue les couches !

Sur le plan langagier, les enfants doivent pouvoir nous avertir : “maman, pipi”, “maman, popo” ! Un geste peut aussi suffire mais, dans tous les cas, la communication doit être bien installée entre l’adulte et l’enfant. S'il sait que quelqu’un de confiance est au courant de son besoin, il pourra se retenir. Même si parfois, les “accidents” arrivent quand même.

Sur les plans psychologique et affectif, il faut que le petit veuille faire plaisir à l’adulte… En effet, parfois, il a bien compris ce que l’on attend de lui, mais des éléments affectifs entrent en jeu pour refuser d’être propre.

Dans ces cas-là, redoublons de patience et de bienveillance !

1,2,3 astuces

Nous connaissons bien nos loulous. Pour savoir si c’est le moment de l’accompagner dans l’acquisition de la propreté :

  1. Observons-les.
  2. Écoutons-les : ils peuvent émettre seuls l’envie d’aller sur le pot. Si ça vient d’eux, sautons sur l’occasion, même si une fois assis, il ne fait rien, il saura que ses besoins sont pris en compte… pour la prochaine fois !
  3. Si nos petits savent bien monter et descendre les escaliers ou se baisser pour s’habiller, c’est qu’ils peuvent, sur le plan physiologique, commencer à faire leurs besoins sur le pot.

Mais n’oublions pas que l’autonomie totale vient de manière progressive avec des bonds en avant mais aussi parfois, des retours en arrière.

Le langage : une aide pour rendre son enfant propre

Parler, communiquer, échanger. Trois verbes qui sont imprégnés de magie. Aller vers l’autonomie, c’est aussi faire l'acquisition du langage et être dans l'interaction verbale. Les mots mais aussi les gestes aident à rendre son enfant propre.

D’ailleurs la langue des signes est un outil très intéressant pour les petits qui développent la parole tardivement.

1,2,3 situations

Voici trois situations au cours desquelles le langage, qu’il soit corporel ou verbal, prend toute son importance.

  1. Au début de l’apprentissage de la propreté : vous voyez souvent votre petit toucher sa couche lorsqu’elle est pleine, ou lorsqu’il vient juste de faire pipi ou caca. EXCELLENTE NOUVELLE ! Bébé communique avec vous ! Il prend conscience que quelque chose se passe dans sa couche. N’hésitez pas à parler, à expliquer ce qui vient de se produire. Valorisez ce moment, verbalisez-le dans la bienveillance.
  2. Si votre enfant dit qu’il a envie de faire pipi ou caca, mais que c’est déjà trop tard, félicitez-le. L’essentiel, au départ, est qu’il réalise que c’est le moment. La gestion de ses sphincters s'ajuste avec le temps pour que ce soit un sans faute.
  3. Sur le pot : nommez ce qui sort, le pipi, le caca. N’en faites pas un sujet tabou, vous pouvez même aller jusqu’à admirer ce que vous voyez dans les toilettes ! Et pourquoi ne pas en profiter pour expliquer comment ça se passe dans le ventre de vos loulous. La littérature de jeunesse regorge de belles histoires à raconter pour faciliter la compréhension. Le grand voyage de M. Caca d’Angèle Delaunois par exemple, permettra de discuter du chemin pris par une petite pomme entre la bouche et… les toilettes.

Comment ne pas créer des blocages chez mon enfant ?

“Mon enfant ne veut pas faire caca”, “mon petit n’est toujours pas propre !”, “je ne sais pas comment lui enlever la couche”...

Combien de questions tournent autour de cette problématique de la propreté ?

Le problème arrive lorsque les émotions se cristallisent et lorsqu’on en fait toute une histoire.

Les enfants, ces merveilleuses éponges, ressentent parfaitement notre désir de les voir grandir, devenir autonomes. Et parfois, ils subissent une pression inutile car, comme nous l’avons compris, la propreté ne dépend pas uniquement de leur volonté ou, pire, de la notre.

Alors, pour le guider dans son apprentissage du pot, quelques conseils :

  • Instaurer des rituels. Aller sur les toilettes à des heures précises permet “d’éduquer” les sphincters. Mais attention, pas question de laisser le petit des heures sur le pot ! Cinq minutes sont amplement suffisantes !
  • Adapter l’équipement : au début, les toilettes sont trop hautes pour un enfant. Il est alors possible de choisir le pot, ou une marche et un adaptateur pour la cuvette. Pour faciliter le passage, surtout des selles, penser à positionner un support sous ses pieds est très important !
  • Prendre des vêtements de rechange à chaque sortie : pas de stress, ni pour vous, ni pour lui s’il y a une fuite…
  • Choisir des vêtements pratiques : faciles à mettre et à enlever. Exit les salopettes, on les garde pour plus tard.
  • Être conciliant : bien sûr, si votre enfant a peur de faire caca dans les toilettes, remettez lui une couche lorsqu’il en a envie. Promis, cela ne durera qu’un temps. Le pire serait de le fâcher : les blocages dureraient bien plus longtemps par la suite, le problème s’installerait entraînant parfois une médicamentation pour constipation.
  • Ne pas le réveiller la nuit : si les pipis au lit sont récurrents, c’est que le moment n’est pas venu de retirer la couche. On oublie les conseils du type : “réveille-le quand tu vas te coucher pour lui faire faire pipi, il ne fera pas dans son lit !”

L’acquisition de la propreté, un sujet qui fait couler de l’encre ? Certainement. Pourtant, peu d’adultes en bonne santé souffrent d’incontinence. Aussi, dédramatisons cette thématique et accompagnons simplement nos enfants jusqu’à l’autonomie, avec un regard bienveillant et doux. Généralement, les couches sont définitivement abandonnées entre 18 mois et 4 ans.

Si après cet âge, vous vous inquiétez de voir votre petit avec des couches, vous pouvez en parler avec votre pédiatre. Pour les plus grands, il existe des solutions comme la rééducation avec un kinésithérapeute.

Et si vous souhaitez en savoir davantage sur le développement de votre enfant, plongez avec nous dans son monde !


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